Les petites mains de Wasconia




Roselyne Moulia présente un costume de Wasconia.


Les costumières du spectacle réalisent bénévolement un travail de fourmis pendant des mois.

Deux ou trois fois par semaine, entre l’église et le chai Saint Austinde, des silhouettes se faufilent pour rejoindre un local communal installé dans l’ancienne collégiale. On monte un escalier sombre, un peu délabré, où traînent quelques objets du culte inusités. On pousse une porte et on arrive dans l’atelier des petites mains de Wasconia. Discrètes et bénévoles, elles se relaient pour préparer les quelques 500 costumes du spectacle qui aura lieu au mois de juin. Wasconia est une grande fresque historique qui retrace la saga des comtes d’Armagnac au moyen-âge. En coulisse, c’est un travail colossal que ces volontaires assurent avec passion et discrétion.

Recherches historiques

Anne-marie Lacasia et Roselyne Moulia sont les chevilles ouvrières de cet atelier. « Pour chaque personnage, nous devons réaliser le costume, l’écusson, la coiffe, le caleçon et les chaussures, raconte Roseline Moulia. Nous avons recensé tous les livres à notre disposition sur le sujet pour trouver des modèles. Nous nous inspirons des Chroniques de Froissard ou des « Riches heures du Duc de Berry ». Nous avons fait des recherches sur Internet pour les blasons. Nous disposons d’un ouvrage qui répertorie l’Armorial des communes du Gers. L’histoire de France en bandes dessinées nous a également servi. Anne-marie Lacasia classe tous les personnages par famille et ensuite nous répartissons les blasons»

Imaginer et inventer.

Une fois les costumes choisis, il faut passer à la réalisation, acheter les tissus et les matériaux nécessaires. Une bonne dose d’imagination et d’inventivité sont nécessaires. « Pour les coiffes nous avons trouvé une sorte de grillage fin et souple en plastique qui permet de bien prendre la forme et se coud facilement dans le tissu. Les animaux des blasons, comme les léopards, sont découpés à la main puis cousus un par un. Certains costumes demandent énormément de temps de fabrication. Pour les chaussures, nous travaillons à partir de sandalettes en corde sur lesquelles nous cousons des bandes de cuir pour reproduire les chausses du moyen-âge. »

Elles sont donc une vingtaine à se relayer. Ce travail de titan a commencé en janvier et elles espèrent finir pour la générale en juin. « Lors du dernier spectacle, tout n’était pas terminé et certains acteurs montaient sur scène avec des épingles… »

Un coup de chapeau à ces dames de l’ombre qui goûtent au plaisir discret de se retrouver entre elles et dont la contribution sera une composante majeure du succès de Wasconia.

Jean-Louis Le Breton : La Gazette de Nogaro

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est une production du CLAN (Culture Loisirs Animation Nogaro)